Paradis perdu
« Dans l’avenir, lorsqu’il y aura des guerres, des conflits, et des circonstances difficiles dans le monde, les bonnes personnes et les pratiquants du dharma trouveront refuge dans les beyuls, des vallées cachées situées au sud de l’Himalaya tibétain » écrivait, au VIIIe siècle, Padmasambhava (également connu sous le nom de Guru Rinpoche), un maître ayant oeuvré dans la seconde diffusion du bouddhisme tibétain, l’école Nyingma (bonnets rouges). Douze siècles plus tard, dans toutes les régions himalayennes, le mythe des « hidden valleys » reste vivace et distille, pour les croyants comme pour les impies – dont je fais au demeurant partie – un parfum de paradis perdu. On cherche toujours ces mystérieuses vallées cachées où Padmasambhava aurait dissimulé des termas, autrement dit des trésors spirituels. Certaines ont été révélées, par le passé, par ceux que l’on appelle les tertöns ; c’est le cas de la vallée de Tsum, dont il est question aujourd’hui, révélée au rang de beyul au XIVe siècle. La « Tsum », ou Beyul Kyimolung, a le profil idéal : un accès difficile, une population d’origine tibétaine, et une situation à cheval entre les pics hérissés du Népal et les hauts plateaux du Tibet. Quant au terme « kyimolung », le tibétain le traduit sous la forme « vallée heureuse ». Plus qu’il n’en faut pour alimenter nos rêves de voyage…