Les drones ont-ils déjà révolutionné l’image outdoor ?

On parle beaucoup de drones, en ce moment, et principalement, il faut bien l’avouer, pour de mauvaises raisons : survols de centrales nucléaires, de l’Elysée, de la base de sous-marins de l’île Longue (29)… Autant de coups d’éclats qui font les gros titres de l’actualité et qui font peser sur les drones la menace d’une législation durcie. Cela arrêtera-t-il les quelques crétins qui font joujou autour de nos centrales ou autres points névralgique ? Laissez-moi rire… Il y a fort à parier, au contraire que malgré une réglementation sans doute de plus en plus cadrée, les drones n’échapperont pas à la rubrique faits divers.

Les drones sont déjà là !

Malgré tout, et c’est déjà nettement plus réjouissant, l’usage des drones se généralise dans les médias. On citera en premier lieu les magazines de « patrimoine » et de « voyage », qui investissent largement le secteur. L’exemple le plus marquant est donnée par la société Freeway Drone, qui réalise notamment les prises de vue pour le Tour de France depuis plusieurs années.

Comme le précise Michaël Gisselère dans la vidéo, dans le cadre de prise de vues aériennes, le drone est complémentaire de l’hélicoptère, capable, lui, de se déplacer de plusieurs dizaines de kilomètres pour enchainer les séquences en un temps record. Mais il possède d’autres atouts indéniables : son faible coût de mise en œuvre, sa compacité (dans un coffre de voiture, voire sur un sac à dos) et la capacité d’enregistrer des images inédites : passages entre les flèches d’une cathédrale voire, vol à l’intérieur, dans la nef. Les images de Freeway Drone à l’intérieur de l’Opéra Garnier, au plus près du plafond, sont un autre illustre exemple des possibilités des multirotors en terme de prises de vue.

Des images outdoor époustouflantes

En terme de prises de vue outdoor, plusieurs films réalisés ces dernières années mettent en évidence l’intérêt du drone. Je citerai bien évidemment le film Summit of my life, consacré à Kilian Jornet et réalisé par Seb Montaz-Rosset :

Autre exemple récent, le film The Ridge, l’une des stars des réseaux sociaux en 2014, tournée sur l’Île de Skye. On y découvre Danny Macaskill, véritable funambule du VTT trial, en équilibre sur l’arête du Cuillin Ridgeline.

Une séquence du making of est disponible ici, dans laquelle on distingue l’utilisation d’un drone octocopter, capable d’embarquer un appareil reflex :

Cette montée en puissance de l’usage de drone n’est pas une simple tendance. C’est une lame de fond. Pour tous les sports qui « vivent » de l’image (et ils sont nombreux dans le cas des sports outdoor), il est désormais indispensable de proposer des prises de vue par drone pour « sortir du lot ». Et il faut bien avouer que la qualité des productions sus-citées prêche en la faveur de ces petits engins.

 

Du choix du matériel

Me concernant, j’ai plusieurs fois par an la chance d’évoluer dans des lieux naturels fantastiques, de l’Himalaya au désert saharien, des jungles d’Amazonie aux glaciers du Groenland. Sans oublier notre bonne vieille France, dont je savoure toujours les paysages fantastiques. L’envie de « m’élever un peu » pour réaliser des prises de vue a forcément été omniprésente depuis ces quinze dernières années, et j’ai envisagé plusieurs solutions pour ce faire : le parapente, le cerf-volant, le ballon captif… J’ai écarté d’emblée toutes les idées trop chères ou trop encombrantes : je me déplace généralement à pied, en transportant tout mon matériel sur le terrain.

Cette contrainte m’impose de travailler avec un matériel léger, capable de me fournir la meilleur image possible. Je n’ai aucune vocation, par conséquent, à utiliser les « gros » DJI S900 ou S1000 équipés d’un tout aussi gros Canon EOS 5D. Cher, encombrant. Je lorgne, bien évidemment sur les solutions « portables » telle que le dernier DJI Inspire, par exemple. Pour le moment, vu l’évolution rapide des capteurs (celui de l’Inspire verra sans doute une V2 bien plus intéressante, basée sur un capteur de Panasonic GH4), il est urgent d’attendre.

Personnellement, j’ai opté pour une solution passe-partout, et pas dénuée d’intérêt : un combiné DJI Phantom / GoPro, un équipement qui ne dépasse pas les 10 kg en y incluant 4 batteries (4×13 mn), le système de retour vidéo et la valise ABS nécessaire au transport par avion. Je travaille actuellement à mon dépôt de MAP auprès de la DGAC, indispensable sésame pour exercer professionnellement…

Le plus dur reste à faire, désormais : travailler sur les scénarios, sur les histoires, sur les séquences. J’ose espérer avoir prochainement l’occasion de vous faire partager mon travail.